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Métamorphose de l'insectarium, Montréal -Lacaton & Vassal, Frédéric Druot architectes associés à FABG
The insectarium's metamorphosis
 
lieu / location: Montréal, Canada
> show on map
année / year: 2014
catégorie / type: culture
état / status: competition, unbuilt / concours, non réalisé
surface / size: 8 283 m2
client: Espace pour la ville, Montréal
coût / cost: 7,95 M€ HT/net
 
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> text français
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Site : Montréal, Canada
Date : Competition, non prize winner
Client : Espace pour la vie, Montréal
Architects :
Anne Lacaton & Jean Philippe Vassal, Frédéric Druot architects (conception) and FABG, associated local architects
with, Florian de Pous chief project, Gaëtan Redelsperger project manager, Manon Borie, Paul Serizay, Zhen Ren collaborators

and Cyrille Marlin, landscape architect
Claude Figureau, botanist, phytosociology
Alain Canard, arthropods specialist

Justine Emard & Rebecca Digne, movie
Dizzie, voix off

Engineers :
SNC-LAVALIN INC (structure engineer and electricity), Yvon Chabot (cost), Joel Courchesne (expert LEED et Living Building Challenge)
Program : Expansion and renewal of the insectarium : muséology-public programs and activities, entomology, horticulture, administration, staff support and documentation centre
Size : 8 282 sqm
Cost : 7,95 M€ net
La convention sur la biodiversité décrit celle-ci comme étant la « variété et la variabilité de tous les organismes vivants. Cela comprend notamment la variété des espèces , de leur forme de vie et des complexes associés, de leur interaction et celle des processus écologiques qu’ils influent et dont ils sont les acteurs » Il n’y a donc pas de manière plus explicite pour présenter la diversité entomologique que de créer des complexes d’espèces associées dans des biotopes recréés. »
Claude Figureau, phytosociologue

Une plateforme, à 6,30 m de hauteur, se love dans les arbres du Jardin, autour des trois planchers conservés du bâtiment existant. Des rampes s'élèvent dans l'espace immersif central, enrichi de 9 biotopes immersifs spécifiques. Elles l'entourent, le traversent, l'explorent dans la hauteur, d'un niveau à l'autre, pour être toujours au plus près des insectes… jusqu'à la prairie canadienne, sur le toit, à plus de 12 m au-dessus du sol.


L’APPROCHE ET LE PARTI ARCHITECTURAL

Actuellement coincé entre les murs d’une architecture banale, l’insectarium doit trouver les moyens de sa métamorphose par un acte radical qui permette de retourner la situation existante au profit de la découverte du monde insoupçonné des insectes, et plus largement, du vivant.
Le lieu doit trouver les moyens de se déployer, d’être poreux et généreux, perméable aux vues, à la lumière, de façon à tisser des liens remarquables entre réalité vivante et réalité construite. Il doit dans le même temps offrir l’intimité accrue nécessaire à l’attention précise des visiteurs pour les variétés d’insectes et expériences présentées. Au delà de son aspect « spectaculaire », l’insectarium de Montréal sera le support d’un discours global sur la biodiversité au travers du prisme insectes / paysage / climat / humains.

Le projet s’appuie sur trois éléments qui nous semblent fondamentaux :
. l’émotion du visiteur : l’expérience immersive
. une rigueur scientifique : la précision des biotopes
. un espace généreux, capable, confortable et flexible : l’architecture


L’EXPERIENCE IMMERSIVE

Qu’il soit question de peur, d’admiration, de fascination, de phobie ou de contemplation, la relation proposée est différente, elle modifie le rapport muséal pour entrer dans l’expérience, dans la possibilité de toucher ce monde inconnu.
Le sentiment d’immersion dans le vivant fait appel aux expériences vécues, qu’elles soient physiques, mentales, réelles ou imaginaires. L’immersion oblige au très grand, au très haut. Il doit être mentalement sans limite, enveloppant, multiplicateur d’attentions, déroutant.
. Dès l’entrée le visiteur est plongé dans une image «piranésienne» faite de multiples points de perspective et de lumières, de multiples cheminements possibles, d’ascendance étonnante.

Cet ensemble d’architecture est plongé dans l’abondance végétale, les mouvements perpétuels et colorés des papillons et colibris, baignés par des faisceaux de lumière zénithale, le son d’une cascade, le bruissement des feuilles généré par le souffle d’un courant d’air. Ce tableau vivant se développe sur plus de 16m de haut depuis le niveau – 4m jusqu’à la lumière de la toiture jardin. Cette géographie imaginaire est contenue dans un climat constant et chaud. Une toile « capteur de brume » enveloppe l’ensemble et permet le contrôle des échanges hygrométriques avec les autres espaces de l’insectarium.
. Au sous-sol, origine de ce monde immersif, une végétation luxuriante s’organise autour d’un bassin d’eau irrigué par l’eau de petites cascades. Salamandres, grenouilles, carpes, tortues, complètent la diversité de la faune de ce biotope.
En vis à vis de cet environnement végétal, dans la pénombre de l’espace, s’organise la multiprojection de vidéos et d’images fixes présentant à très grande échelle les aspects spectaculaires des arthropodes… Hypertrophies des corps, rituels et comportements étonnants, architectures extraordinaires, visions terrifiantes ou merveilleuses de ce monde animal.
. Par les rampes, en pente douce, le visiteur s’élève dans les paysages, croise différentes strates de végétations, et observe, au gré de ses envies, le monde actif des insectes.
L’espace immersif central est enrichi de 9 biotopes spécifiques. Ces 9 biotopes appartiennent au parcours du visiteur. Ils se traversent, se découvrent dans des ambiances et des géographies très diverses.


LA PRECISION DES BIOTOPES

Au delà de la proposition initiale du programme, nous souhaitons approfondir la question de l’espace immersif envisagé en le déclinant sous la forme d’un ensemble complémentaire de biotopes.
Inventer une expérience à travers des « biotopes » en tant qu’élément scientifique et dynamique et qui raconte une histoire faites de relations fines, déroutantes ou parfois incroyables entre insectes végétaux et climats.
Ces situations complémentaires permettent à ceux qui le souhaitent d’aller plus loin dans la précision des choses et d’envisager une démarche plus profonde. La compréhension doit être pointue, explicitée par des médiateurs scientifiques. Le message doit survivre à la visite, à l’expérience proposée. Une application mobile pourrait être développée (insect.net), elle permettrait au visiteur d’identifier simplement et de façon actuelle la multitude des insectes présents sur le site. (Ce principe est équivalent à l’application existante plante.net.)
Une série de 9 biotopes représentatifs ont été définis en étroite collaboration avec les deux experts de notre équipe : Claude Figureau (phytosociologue) et Alain Canard (expert arthropodes).
Chacun des biotopes a ses spécificités et met en relation de façon étroite insectes, plantes et climat.

Leur visite devient une expérience en soi avec les sensations physiques correspondantes aux climats. Les biotopes sont chauds, très chauds, froids, très froids, venteux, pluvieux, humides ou obscurs. On observe les insectes sous toutes leurs formes, sous la neige, sous terre ou dans les airs.
Des « boites vestiaires» mitoyennes permettent de prendre le temps d’une mise en condition du corps (combinaisons, parapluie, …etc…) et de l’esprit, comme la préparation d’une rencontre particulière dans un territoire inconnu.


L’EXPÉRIENCE

Les biotopes s’additionnent aux installations et dispositifs d’expérimentation du programme tels que les « têtes à têtes » ou les « espaces perceptuels ».
Les têtes-à-têtes :
le chant des Membracides, comme une odeur de phéromones, les yeux dans les yeux, attention aux doigts, le tête-à-tête gustatif, où se cachent-ils ?
Les espaces perceptuels collectifs :
les décomposeurs, le chant des champs, les bulles immersives, le parcours des insectes, voir avec 300 yeux, les vitrines d’entomologie sèche
Ces activités sont situées sur la plateforme du niveau +6,50m ou le long des rampes.


L’ARCHITECTURE

Le projet part d’une situation existante : un bâtiment et un espace extérieur aménagé.
L’enveloppe externe dégradée est déposée, sa structure et les trois planchers sont conservés : sous-sol à -4,00m, rez de jardin et un plancher à +4,57m.
Autour de ces trois planchers, desservie par un système de rampes, s’ajoute une vaste plateforme à 6,50m, extraordinaire extension, qui se love précisément et délicatement dans les arbres du Jardin sans impacter les plantations, les sols et les équipements.
Elle est couverte par une toiture à +12,30m.
Le projet propose alors la mise en place d’un dispositif capable et évolutif qui permet de créer une multitude de situations extraordinaires et contrastées en rapport à la géographie du jardin botanique et en réponse à l’ambition des équipes de l’insectarium et au programme initial.

Les rampes
Depuis le rez-de-chaussée des rampes douces, immergées dans la densité de la végétation, s’entrelacent et amènent le visiteur au niveau +4,57m, ancien plateau de l’administration. Le visiteur découvre la collection d’entomologie sèche de l’insectarium présentée d’une façon inédite dans de larges vitrines double-faces. Cet espace peut aussi accueillir des expositions temporaires.
Les rampes continuent jusqu’à la plateforme du niveau +6,50m.

La plateforme du niveau +6,50m
L’espace est vaste, confortable, et se dilate pour laisser place aux expériences des têtes-à-têtes, espaces perceptuels collectifs et nature du Jardin. Une seule dalle enserrée par la végétation existante du Jardin Botanique est évidée au droit des arbres du Jardin.
D’un seul regard, le visiteur cerne la globalité de l’espace. Sans parcours prédéfini, il choisi son expérience avec le sentiment d’avoir le temps, de se poser, d’observer, de dessiner, d’écouter…
Les parois des biotopes sont transparentes et créent des superpositions de perspectives intérieures extraordinaires. Les têtes-à-têtes et espaces perceptuels collectifs sont librement implantés, ouverts ou fermés selon leur usage.
Continuant le parcours des rampes, le visiteur découvre à 12,30m au-dessus du sol une véritable prairie de 5 500 m2 caractéristique de la géographie nord-américaine. Cet espace est libre d’usage et la nature n’y est pas contrainte.

Le bâtiment soutien technique sur 3 niveaux au nord du site
( administration / entomologie / serres d’élevage et de culture des végétaux)
Ces espaces sont localisés en connexion directe avec l’aire de stationnement et répartis sur trois niveaux superposés desservis par un monte-charge.
Les serres de production et d’élevage, situées à + 6,50m pour capter la lumière naturelle, sont en connexion directe et de plain-pied avec la plate-forme, offrant ainsi une visibilité au public et la possibilité de visiter les installations de manière simple et encadrée.
Le système est efficace. Il permettra à l’insectarium d’augmenter sa production d’insectes et de plantes nourricières de manière optimale, afin d’atteindre l’objectif fixé d’autosuffisance.


Site : Montréal, Canada
Date : Concours non lauréat 2014
Client : Espace pour la vie, Montréal
Architectes :
Anne Lacaton & Jean Philippe Vassal, Frédéric Druot architectes concepteurs associés à FABG architectes chargés de projet
avec, Florian de Pous chef de projet, Gaëtan Redelsperger chargé de projet, Manon Borie, Paul Serizay, Zhen Ren collaborateurs

et Cyrille Marlin, architecte paysagiste
Claude Figureau, botaniste, phytosociologue
Alain Canard, professeur spécialiste des arthropodes

Justine Emard & Rebecca Digne, création vidéo
Dizzie, voix off

Ingénieurs :
SNC-LAVALIN INC (ingénieurs structure, mécanique et électricité), Yvon Chabot (estimateur certifié), Joel Courchesne (expert LEED et Living Building Challenge)
Programme : aggrandissement et réaménagement de l’insectarium : accueil, muséologie-animation, entomologie, horticulture, administration
Surface : 8 283 m2 brute
Cout/cost : 7,95 M€ HT (valeur juin 2014)